連続小説: Possession Chapitre 2

 

Les étudiantes de l’atelier de littérature sont fières de vous présenter leur feuilleton. Découvrez toutes les deux semaines l’un des 5 chapitres qui composent Possession!

 文学講座の生徒達が連続小説を完成しました。二週間に一度、一章ずつアップします。お楽しみに!タイトルは「Possession」です!

 

Possession 

Chapitre 2 par Fujiko

  A son arrivée à Narita, l’aéroport international de Tôkyô, François se sentait bien. Son coeur débordait de vitalité. Après une rapide visite à la succursale du Figaro à Tôkyô, il se rendit chez lui. Il avait voulu une maison confortable et pratique, aussi bien au niveau des transports que pour faire les courses. Vivre dans un bon environnement était important pour sa famille. François aimait beaucoup le Japon, et son rêve était de vivre dans une maison de style japonais, avec un grand jardin.

  L’agence immobilière lui avait trouvé ce qu’il cherchait. C’était une vieille maison dont le loyer était assez cher, mais dans ce quartier, c’était la règle.
― C’est un quartier très animé, avait expliqué l’agent immobilier, mais ici c’est tranquille. Il y a beaucoup de commerces, l’école internationale, et c’est près de la station de métro.

  La maison était située dans le quartier de Bancho, non loin du palais impérial, le château Edo. Nombreux étaient les intellectuels qui avaient vécu lors de l’époque Meiji, à la fin du XIXe siècle. C’était distingué et civilisé.

  La maison était de style japonais, mais le jardin, au fond duquel s’ouvrait un vieux puits, avait été laissé à l’abandon.

  Le soir, François envoya un courriel à sa femme.

  A l’occasion, François ne manquait pas de faire le tour des vieilles ruelles de son quartier, parsemées de vieilles boutiques remplies d’objets anciens au charme désuet. Il adorait la culture japonaise, et tout particulièrement les porcelaines et les faïences japonaises, les kamamoto, et arpentait les marchés aux puces à la recherche d’une belle pièce.

  Il s’intéressait également à l’ukiyo-e de l’époque Edo, ces estampes en couleurs qui dépeignaient la vie quotidienne du peuple, des portraits d’acteurs de kabuki, des courtisanes ou bien encore des paysages. Il trouvait cela très beau et allait souvent au musée les admirer.

  Lisa et les enfants vinrent s‘installer à leur tour et prirent peu à peu leurs marques dans ce nouvel environnement. Chaque jour, Lisa accompagnait Nicolas et Isabelle à l’école internationale et revenait les chercher une fois les cours terminés. Pendant la journée, elle se promenait autour de chez elle, une fois le ménage fait.

  Un jour, elle trouva une boutique de fleuriste et en devint une cliente régulière, sympathisant avec la fleuriste. Pour Lisa, c’était agréable.

  Son fils Nicolas était espiègle, polisson, curieux de tout et débordant d’énergie. Sa fille, Isabelle était gaie, vivante et active. Ils couraient çà et là dans le jardin.

  La famille de François se plaisait de plus en plus dans cette nouvelle maison, mais François de moins en moins.

  Un jour, François reçut un courrier de Lucien, l’un de ses amis qui habitait à Reims avec sa famille. Sa femme, Sayuri, une Japonaise, venait de mourir et et il vivait maintenant seul avec sa fille, qui se prénommait Hélène.

  Hélène était une jeune fille de 16 ans au visage encore poupin, brillant de santé. Ses cheveux, longs et ondulés, étaient bruns. Quand elle faisait du sport, elle les mettait en queue de cheval. Son nez était droit, bien qu’un peu en trompette. Ses yeux étaient marrons et bridés. Elle avait une petite bouche avec un léger bec de lièvre. Son menton était pointu, avec une fossette. Elle aimait porter des boucles d’oreille. Elle était en pleine jeunesse, intelligente, honnête et modeste, mais dynamique.

  Elle s’intéressait au Japon car c’était le pays de sa mère, et celle-ci lui avait longtemps raconté des histoires lorsqu’elle était petite, lui parlant de ce pays et de sa culture, lui racontant de vieilles histoires. Elle n’avait jamais eu l’occasion de s’y rendre et le regrettait.

  Hélène possédait une particularité que ne possédaient pas les autres filles de son âge : elle était la descendante d’une sorcière ! En effet, de par sa grand-mère, du sang de sorcière coulait dans ses veines et elle avait un don de double vue.

  Néanmoins Hélène était plongée dans la tristesse depuis la mort de sa mère et la fréquence de ses intuitions avait augmenté. Lucien s’inquiétait pour sa fille, il souhaitait donc que François la prenne sous sa garde. Dans son courrier Lucien demandait à François d’accepter qu’Hélène vienne en pension chez lui, au Japon. François accepta de bon coeur.

  Début mars 2011 Hélène arriva à Tokyo. François et Lisa vinrent la chercher à l’aéroport.

  Hélène était contente de les revoir. Durant tout son séjour François et Lisa s’efforcèrent d’apaiser sa tristesse. Hélène était très sensible à leur gentillesse.

  Quand Hélène pénétra dans leur demeure pour la première fois, elle eut un frisson:
― Qu’est-ce que c’était que ça ? murmura-t-elle.

 

  Plus tard Hélène alla voir sa grand-mère, nommée Sakura. Elle était douce, affectueuse et gentille. Hélène se sentit tout de suite très proche d’elle. Sakura parla de l’enfance de Sayuri, faisant appel à ses souvenirs. Malgré tout, évoquer sa mère fit de la peine à Hélène.

  Sa grand-mère commença à lui parler de l’âme de Harima et de Kiku. Pourquoi ? C’était une histoire de fantômes. C’était terrible, mais c’était une vieille histoire intéressante.

  Hélène fut heureuse du temps passé avec sa grand-mère.Quand elle rentra chez François elle eut une drôle d’impression:

― Il y a quelque chose dans l’air, pensa-t-elle.

Elle fit des recherches afin de trouver des détails sur l’histoire de Harima et Kiku parce qu’elle s’y intéressait.

Chaque jour, une fois rentrée chez François, Hélène jouait avec Nicolas et Isabelle dans le jardin. Ses impressions étaient alors très fortes. Un sentiment d’oppression grandissait en elle jour après jour. François avait l’air de plus en plus fatigué et son visage ainsi que sa personnalité se durcissaient et s’assombrissaient. Hélène se faisait du souci pour François et Lisa:
― Si seulement je pouvais les aider ! pensait-elle.