連続小説: Possession Chapitre 3

 

Les étudiantes de l’atelier de littérature sont fières de vous présenter leur feuilleton. Découvrez toutes les deux semaines l’un des 5 chapitres qui composent Possession!

 文学講座の生徒達が連続小説を完成しました。二週間に一度、一章ずつアップします。お楽しみに!タイトルは「Possession」です!

 

Possession 

Chapitre 3 par Yukari

  Dans l’après-midi, l’air fraîchissait graduellement tandis que le soleil se couchait petit à petit. De temps en temps, le vent soufflait entre les murs de la maison, c’était un jour particlièrement tranquille. La maison se trouvait au centre de Tokyo, près du quartier de Koukyo où l’Empereur habitait et qui s’appelait Edo-jou pendant le période des Tokugawa.

  Le bâtiment était ancien, construit, peut-être, dans la première partie du 20e siècle et mêlant le style européen et japonais. Sur la façade, le portail était de style japonais et constitué d’une grille en bois coulissante. La porte s’ouvrait sur un chemin étroit composé de grandes pierres plates. De chaque côté, de petits jardins suivaient le tracé du chemin jusque derrière la maison. En arrivant à la porte de la grande entrée de la maison, une seconde porte coulissante en bois donnait sur le genkan où l’on ôtait ses chaussures. À droite, il y avait un placard à chaussures sur lequel étaient posées des fleurs dans un vase surmonté d’une estampe ukiyoe. En face de la grande entrée, on voyait un couloir poli. Sur la gauche, il y avait deux pièces, le salon et la chambre d’ami, qui étaient de style européen. Dans le salon, il y avait un grand rayon de bibliothèque avec beaucoup de livres à gauche, et des fauteuils au milieu de la pièce, avec en face deux fenêtres avec des rideaux en dentelle. Juste à côté se trouvait la chambre où Hélène s’était bien installée.

  Elle avait posé une photo de ses parents à la tête du lit, près de l’ours en peluche que sa mère lui avait donné pour son anniversaire, l’année derrière. C’était le dernier cadeau de sa mère. En longeant le couloir à droite, il y avait la salle de séjour où se trouvaient une table basse et un canapé, un buffet contre le mur. À côte du séjour, il y avait une cuisine et une salle à manger. Au fond, un escalier montait à l’étage où il y avait trois chambres pour la famille. Entre la cuisine et la chambre d’Hélène, on voyait la cour qui menait au jardin.

  Les enfants, Isabelle et Nicolas, aimaient y passer le temps avec Hélène. Ce jour-là, comme à leur habitude, les enfants jouaient dans la cour en courant partout. Hélène était assise sur l’herbe, lisant un livre. Isabelle s’amusait à se pendre par les mains à un arbre avant de sauter à terre, puis de recommencer. Nicolas cherchait les insectes qui habitaient dans les arbres ou dans la terre. De temps en temps, il apportait un gros ver de terre à Isabelle tout fier de sa chasse. Elle criait :
― Arrête! Ne t’approche pas de moi!
Il riait aux éclats et retournait à la chasse. Soudain, il cria :
―Hélène! Isabelle! Venez! Tout de suite! J’ai découvert une chose bizarre!
Elles vinrent à lui jusqu’au coin de la cour à côté de la cuisine où était l’ombre du grand arbre.
― Qu’est-ce que c’est que ce truc ? leur demanda Nicolas.
― Je ne sais pas … murmura Isabelle.
Hélène leur expliqua que c’était un ancien puits japonais qui avait été caché minutieusement.
― N’ôte pas le couvercle, car c’est dangereux, tu risques d’y tomber. Je vais parler à Lisa de ce puits.

  Disant cela, elle entra dans la maison pour exposer la situation. Nicolas, tout à la joie de sa découverte, voulut regarder l’intérieur du puits. Malgré ce qu’Hélène lui avait dit, il enleva le couvercle, ramassa des petites pierres et commença à les jeter dans le puits.
― Super ! Super ! Quand je jette une pierre, je n’entends pas le bruit de l’eau. C’est profond ! cria-t-il
― C’est fou ! Il n’y a pas d’eau maintenant. C’est vieux… très vieux… c’est la maison du fantôme maintenant ! Tu as déjà jeté beaucoup de pierres, donc le fantôme sera en colère contre toi ! Je ne sais pas… dit-elle en courant à la maison.
Resté seul , Nicolas avait peur … Il grogna :
― Je vais rentrer chez moi…

  Pendant ce temps Hélène était en train de chercher Lisa dans la maison. Brusquement, elle entendit les voix de François et Lisa qui se querellaient au premier étage. Hélène hésita à les interrompre. Lisa lui avait demandé quand est-ce qu’il partirait à Osaka en mission, et il avait répondu brutalement :

― Pourquoi est-ce que tu te mêles de mes affaires continuellement ?
D’ habitude, il parlait calmement et il était tolérant, mais aujourd’hui il était bizarre. Tout à coup, Hélène entendit un grand bruit de bris de glace. Etonnée, elle se dépêcha de monter l’escalier à l’étage et cria :
― François! Lisa! Qu’est-ce qui s’est passé?
― Non,non… ce n’est rien. Ne vous inquiétez pas ! Je vais faire la cuisine en-dessous, venez avec moi, lui dit-elle.
Isabelle et Nicolas, qui s’étaient approchés près d’Hélène, se tenaient là, debout, l’air étonné. Hélène regarda François qui n’avait pas du tout l’air ordinaire, ses yeux étaient sombres et son visage était pâle de colère. Hélène sentit que quelque chose n’allait pas, mais cela était vague. Au dîner, il n’apparut pas.

  Le lendemain matin, c’était lundi. Lisa préparait le petit déjeuner pour eux, quand les enfants vinrent à la salle à manger. François n’y était pas encore. Tous les matins, il y venait le premier, s’asseyait à la table en lisant le journal et parlait avec sa femme qui faisait la cuisine. Quand les enfants venaient et le saluaient « Bonjour ! », il répondait un « Bonjour ! » sonore. Nicolas demanda à sa mère s’il était malade.
― Il a un rhume, de la fièvre… il sera absent du bureau… répondit Lisa.
Hélène l’interrompit :
― Vite ! vite ! Mangeons, nous n’avons pas le temps !
Elle sentait qu’il s’était empêtré dans une mauvaise affaire, et elle décida d’aider Lisa à guérir François.

  Néanmoins, elle avait dû aller à l’école avec les enfants. Elle n’avait finalement pas réussi à se concentrer sur ses cours et elle s’était hâtée de rentrer à la maison. En ouvrant la porte, elle eut une impression bizarre. Dans la salle à manger, François et Lisa étaient assis avec, gisant à leurs pieds, toute la vaisselle, brisée.
― Où est le plat ? Où est le plat ? criait François.
― Quel plat? Pourquoi le cherches-tu ? Je ne comprends pas ce que tu dis ! Je vais m’évanouir… Je ne sais que faire… bredouillait Lisa.
― Calmez-vous, s’il vous plaît. Vous avez failli mettre les pieds sur la vaisselle brisée. Attention! Vous allez vous blesser. Lisa, pourquoi n’allez-vous pas dans votre chambre ? Je vais faire le ménage ici, dit Hélène.

  Heureusement, Isabelle et Nicolas n’étaient pas encore chez eux. Hélène et Lisa portèrent François à l’étage en le soutenant des deux côtés. De temps en temps, il murmurait. Dans la chambre, elles le calmèrent puis il s’endormit. Rassurées, elles le laissèrent.

  Après le ménage, Lisa prit le thé avec Hélène, elle la remercia et lui parla de François :
― Il est bizarre… cependant il n’y avait pas de problèmes spéciaux. Il est allé au bureau, il a rencontré ses amis et a bu du vin avec eux, il est allé jouer au golf avec ses supérieurs dimanche dernier. Qu’est-ce qui lui est arrivé? Il est toujours gentil et calme, sans colère. Je m’inquiète pour lui… Je ne comprends rien. En tout cas, je l’emmènerai à l’hôpital demain.
― Oui, mais je ne pense pas qu’il soit malade, je sens plutôt quelque chose dans son âme. Je suis désolée, ce que je vais vous dire va vous sembler bizarre, mais en fait, mon arrière-grand-mère était une sorcière, donc j’ai un pouvoir comme elle. J’ai vaguement senti une présence quand je suis arrivée chez vous, d’ailleurs, ça ne me permet pas d’expliquer quoi que ce soit. Je vous ai tout dit maintenant, donc je vous aiderai : je veux le sauver.
― Merci, merci beaucoup. Je ne crois pas que tu sois une sorcière, c’est comme une histoire pour les enfants, mais ça me fait beaucoup plaisir, c’est un grand soutien. Aide-moi à protéger ma famille s’il te plaît.
― Bien sûr, je t’aiderai à protéger ta famille! Pour le moment, le plat est un point de mystère. Si tu aperçois quelque chose, dis-le-moi.

  Au dîner, encore une fois François ne se montra pas dans la salle à manger, et les enfants s’inquiétaient, sentant bien que quelque chose n’allait pas. Néanmoins ils avaient passé une journée normale, ce qui permettait à Lisa de tenir le coup. Elle avait en effet de plus en plus peur de François qui agissait bizarrement devant eux. Après le dîner, ils se lavèrent, firent leurs devoirs et se mirent au lit. Rien ne se passa de particulier. Lisa était morte de fatigue, épuisée intellectuellement, elle alla donc aussi dans sa chambre.
― Bonsoir, Hélène.
― Bonsoir, tu te mets à ton aise, lui répondit Hélène.
Lisa entra dans sa chambre, François dormait sur son lit en ronflant. Elle regarda son visage calme, se sentit rassurée, puis alla se coucher aussi. Bien que fatiguée, elle eut du mal à trouver le sommeil. Petit à petit, elle s’assoupit et dormit profondément. Tout à coup, elle se réveilla et sentit que François n’était plus là. Son lit était vide. Il était minuit. Elle fut étonnée et sortit de son lit pour chercher son mari en faisant attention de ne pas réveiller les enfants. En même temps, Hélène, qui avait entendu le bruit de pas de François et qui était sortie de sa chambre découvrit Lisa.
― François est sorti. Je vais le chercher ! lui dit Lisa.
― Je viens avec toi, je ne peux pas dormir et j’ai entendu du bruit quand il a descendu l’escalier et ouvert la porte de dehors. Allons-y ! répondit Hélène.
Elles le cherchèrent dehors, il semblait qu’il n’avait pas ouvert le portail, mais elles l’ouvrirent et sortirent pour le chercher dans les rues autour la maison. Elles ne le virent pas. Elles décidèrent de le chercher dans le jardin, puis dans la cour, et le découvrirent à côté du puits. François était débout. Il semblait hagard. Il s’était mis devant le puits et murmurait :
― Harima.. Harima… Le puits…
― François ! François ! Rentre à la maison, tu vas avoir froid et c’est minuit !
Lisa réussit à le persuader. Mais il n’était pas ordinaire, il semblait une tout autre personne. Elle prit son bras pour l’emmener, mais tout au contraire il la renversa à terre. Soudain, Hélène comprit. Les mots qu’il avait dit : “Harima”, ”le plat” et “le puits” étaient les clés du mystère de son changement.