連続小説: Possession Chapitre 4
Les étudiantes de l’atelier de littérature sont fières de vous présenter leur feuilleton. Découvrez toutes les deux semaines l’un des 5 chapitres qui composent Possession!
文学講座の生徒達が連続小説を完成しました。二週間に一度、一章ずつアップします。お楽しみに!タイトルは「Possession」です!
Possession
Chapitre 4 par Shôko
Pourquoi François avait-il beaucoup changé ?
Pour en connaître la cause, il nous faut remonter dans le passé.C’était en 1850, à la fin de l’époque Edo. Dans la ville de Bancho, devant la maison de Harima Aoyama, une aide ménagère était très occupée à faire des cônes de sel qui serviraient de talismans. Les gens dans la rue en disaient du mal :
― Hier soir,le fantôme de Kiku est encore venu. C’est parce que M. Aoyama est dur tous les soirs.
Harima Aoyama était un samurai supérieur. Il avait les traits réguliers, le nez pointu, les lèvres minces et un regard aigu, mais il n’avait pas de cœur. Il employait une jeune fille qui s’appelait Kiku. Elle avait le visage ovale, les yeux bridés et les cheveux noirs. Un jour, occupés à préparer la soirée de la nouvelle année, les gens prenaient les ustensiles de table, les bols à riz, les sébiles et autres cruchons à saké dans le buffet. Parmi toute cette vaisselle figurait le service en porcelaine d’Imari qui était très beau et précieux. C’était le trésor de la famille d’Aoyama. Il était composé de dix plats ornés de dessins de fleurs de prunier, d’iris et de chrysanthèmes avec autour des fleurs un liseré rouge, bleu et or.
Quand Kiku pris entre ses mains un plat de prix, elle eut le trac. CRAC ! elle le cassa.
― Imbécile!Sois attentive!cria violemment Harima.
― Je suis désolée… je suis désolée… supplia-t-elle.
― Ce n’est plus un trésor. J’ai besoin de dix plats.
― Je vous prie de m’excuser…
― Cette faute est impardonnable !
Entré dans une colère noire, Harima coupa les doigts de la main droite de Kiku. Folle de peur et de douleur, elle se jeta dans le puits. Depuis, le fantôme de Kiku venait chez lui et comptait les plats. Elle avait l’air très belle, mais était pâle comme la neige.
Un jour en plein été, Harima s’était réveillé dans la nuit. Il avait entendu une voix claire de jeune femme :
― Un plat, deux plats, trois plats, quatre plats, cinq plats, six plats, sept plats, huit plats, neuf plats… Il manque un plat…
C’était la voix du fantôme de Kiku.
Harima en avait eu le sang glacé. Immédiatement, il avait pris son sabre à la main et était allé au puits.
― Kiku, ne reviens jamais!avait-il crié en brandissant son sabre.
Ses employés regardaient l’état de leur patron empirer. Ils le quittèrent peu à peu et bientôt seul Harima habitait dans sa grande maison. Une nuit, il but beaucoup avant de se coucher sur son futon. Il n’entendait plus la voix de Kiku. Il dormait bien mais sentait aussi que qelqu’un s’approchait de lui, le regardait, le palpait, montait sur son futon. Son cou fut saisi par des mains blanches qui serrèrent… serrèrent… de toute leur force pour l’étrangler. Il se débattit, il voulut crier ― il ne le put pas ; il voulut remuer ― il ne le put pas ; et il finit par rendre son dernier souffle. Harima était mort.
Recouvrant son cadavre, l’ombre de la femme se releva. La femme aux longs cheveux noirs, Kiku, eut un sourire mystérieux et dit à voix basse :
― Qui est là ?
Et elle commença à chercher son prochain patron. Depuis, beaucoup d’hommes étaient possédés par le fantôme de Kiku.
Une fois, un bonze vertueux fut invité et pria pour consoler l’âme de Kiku. Il scella le puits avec une planche sur laquelle un soutra était écrit.
Cent ans se sont écoulés depuis. Les enfants de François, Nicolas et Isabelle, ont levé les scellés du puits. À ce moment, Kiku s’est réveillée d’un profond sommeil et, chassant sa proie, posséda François.